Group Home: A Tear For The Ghetto

Publié le par Crazy Horus


Why, it got to be like that

Straight like that, real like that

Where my Brooklyn niggas at?

Why, it got to be like that

Straight like that, real like that

Where my Queens niggas at?

Why, it got to be like that

Straight like that, real like that

Where my Harlem niggas at?

Why, it got to be like that

Straight like that, real like that

Where my Bronx niggas at?

Voici ce que scande Group Home (Agallah ne fait pas partie du crew), sur « Be like that », hymne fédérateur, petit bijoux de l’album sur lequel nous revient cette sirène west coast qui rappellera l’intro du film Menace 2 Society ou encore le très bon « Ghetto Bird » d’Ice Cube. Mais détrompez vous, nous avons bien affaire à un son made in New York.

Après le distingué Livin’ Proof sorti en 1995 dont DJ Premier avait assuré la production, Lil’ Dap et Melachi reviennent avec A tear for the ghetto (1999), album glauque, que la voix de Dap rajoute à l’aspect corrosif. Un opus sans fioritures, exempt de douceur, mais chargé de vapeurs que sourdent les égouts du quartier. J’ai dit glauque certes mais le mot est beaucoup trop faible pour qualifier cette noirceur digne de The Infamous.  Cela ne plaira pas  à tout le monde, mais les amateurs de productions froides aux beats fins et incisifs iront boire ce divin nectar  sans se lasser…

L’atmosphère oppressante ne quittera l’album que de rares fois, sur « The Legacy » par exemple où DJ Premier nous balance un son dont il a le secret, scratchs à l’appui, efficace, très frais. N’oublions pas Guru, producteur exécutif, venant poser sa voix sur de nombreuses tracks et pas les moindres : « Sun For A Reason », « The Legacy », « Be Like That ».

Dommage que la fin de l’album s’essouffle un peu avec « Breaker », « Beefin’ for rap», « Game recognize game »  malgré un regain de tension dramatique sur « Life ain’t shit », son teinté d’une inquiétude palpable et chargé du flow insolent de Melachi. Les sommets du genre lugubre son atteints sur  « Run for your life », « A train X-press », et surtout sur « 12 O’clock » où la production tout droit inspirée d’un film d’Abel Ferrara vous glace le sang. Lil’ Dap :

About 12 O'Clock Brooklyn when this shit took place

Fake niggas on the ground, fakin moves in BK

Yo they coming far beyond, coming to Brook-lan

Never think it could happen when shit lives on

You should of called me when you got over the Brooklyn Bridge

These evil ass tryfe kids only got one life to live

Niggas never should of fucked around with Lil Dap

Coming straight from the streets where the rhymes react

Group Home, reign supreme coming through with my team

For ya faggot ass niggas shining infa red beams

BK to the fullest, to the day that we die

Open my eyes, a seventh day a new surprise

Wondering why, niggas in the hood, they die

Mothers they cry, niggas busting shots in the sky

Smoking my la, I only want a piece of the pie…

New York par ceux qui y vivent, ceux qui y crèvent, se défoncent dans le métro, y vendent de la came, ou restent aux pieds des blocs, ces chapelles de désespérés où la monotonie et l’ennui viennent y squatter et où l’horizon le plus proche ne dépasse pas le bloc voisin :

Some sisters understand, some sisters don't

Some sisters realize, some sisters won't

Keep it real to my sisters in the streets you see

Understand the street knowledge was your only key

Some brothers understand, some brothers don't

Some brothers keep it real, some brothers won't

Keep it real to my brothers in the streets you see

Understand the street knowledge was your only key

Some people understand, some people don't

Some people realize, some people won't

Keep it real to my people in the streets you see

Understand the street knowledge was your only key, key

Les deux MC n’ont pas perdu leurs griffes depuis Livin’ Proof. On se souvient du fameux punchline de Melachi sur le premier opus avec « Supa Star » :

...Yeah superman supa star

Give me super fat doe like Pablo Escobar !

Ou encore cette voix si particulière de Dap et son flow tranchant. Sur A tear for the ghetto, le style n’a pas changé, se sont toujours deux voix distinctes perçant un épais manteau de brume, deux spectres errants nés de la noirceur du jour.

 

 

 



Publié dans Rap

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